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Introduction

Dès son premier coup d’éclat, avec Impression, soleil levant de Claude Monet, le mouvement impressionniste a été placé sous le signe du reflet. Noces éphémères de l’eau et de la lumière, célébrées et réinventées à chaque instant, les reflets des peintres modernes apparaissent comme une métaphore des temps nouveaux : incertains et changeants, bien loin de la beauté impassible des fleuves anciens.

Peintres de l’eau, les impressionnistes l’ont été plus que tous leurs prédécesseurs. Qu’il s’agisse des boucles de la Seine ou de rives lointaines, ils n’ont cessé de peindre la vie ordinaire des berges, le passage des saisons, le labeur des hommes et leurs nouvelles industries. Dans ces tableaux d’une époque en devenir apparaissent les premiers ponts métalliques, les chemins de fer, les remorqueurs à vapeur, toute une économie naissante du loisir où se croisent canotiers, rameurs, baigneurs, flâneurs, ces nouveaux personnages de la vie moderne.

Ces motifs n’ont pas échappé aux premiers photographes qui, de même, se sont attachés à capter les transformations de la société. Pour ce nouvel art qui s’élabore en parallèle de l’impressionnisme, les reflets constituent également un défi technique. Pour saisir des instantanés du quotidien les photographes, comme les peintres, ont du réduire le temps de pose, et inventer de nouveaux procédés.

Dans cette quête, le lieu du reflet apparaît, sur la toile comme en photographie, celui de l’invention et de l’expérimentation. C’est là, dans cet espace de liberté, que les artistes expriment leur plus grande audace : celle d’inventer un monde de lumière, de matière et de couleurs, détaché du simple souci de fidélité au réel. Dans ces éblouissants reflets se trouve, en somme, le berceau de l’art moderne.

 

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