Aller au contenu principal

L’armada des peintres

En 1856, le photographe Gustave Le Gray fait sensation en exposant à Londres de somptueuses marines prises sur la côte normande. Pour certaines d'entre elles, il a recours à un artifice en collant ensemble deux négatifs différemment exposés pour le ciel et pour la mer. Leur composition géométrique presque abstraite, avec une ligne d’horizon les barrant horizontalement et symétriquement, les rapproche des compositions que peindront près de dix ans plus tard Courbet, Whistler, et les impressionnistes.

Cette nouvelle génération d’artiste va en effet remettre à l’honneur un genre plutôt négligé en France, la peinture de marine. Jongkind, en digne héritier des peintres du Siècle d’Or hollandais montre la voie, suivi par Boudin, puis Monet, Lebourg ou encore Berthe Morisot. Lieu de passage, de vie et d’échange, mais aussi de transition économique, le port devient une source d’inspiration privilégiée pour les artistes modernes. Ils enregistrent l’image d’un monde en mutation, où se croisent les anciens gréements et les premiers navires à vapeur, les pêcheurs et les plaisanciers.

Mais plutôt que la description fidèle de l’activité du port, ce qui retient l’attention des artistes est plutôt l’atmosphère brumeuse, traversée par le flux continu des embarcations, éclairée par les innombrables reflets de leur sillage. Le réalisme encore à l’œuvre chez Jonkind, dans L’estacade, cède devant des recherches picturales de Monet, jouant tour à tour du graphisme des lignes ou de l’éclatement de la couleur, pour atteindre une dimension presque expérimentale dans les Ports de Nice de Berthe Morisot aux cadrages particulièrement audacieux.

 

 

Le Port de Nice
Berthe Morisot
Le Port de Nice
Le Port de Nice
Berthe Morisot
Le Port de Nice
Bateaux dans un port
Claude Monet
Bateaux dans un port
Entrée du port de Trouville
Claude Monet
Entrée du port de Trouville

Agenda

Inscription Newsletter